vendredi 27 mars 2009

Les Algériens n'ont pas oublié la langue de leurs ancêtres

«Il nous faut apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir ensemble comme des idiots.»
Martin Luther King

La langue parlée en Algérie, communément appelée arabe algérien, est une langue dont la base
est l'arabe. Mais c'est aussi une langue qui a beaucoup emprunté aux autres langues telles que le
turc, le français, l'espagnol et l'italien en fonction de la proximité géographique ou des rencontres
historiques. C'est le propre de toute langue moderne. Il n'existe actuellement aucune langue au
monde qui ne contienne des mots empruntés aux autres langues. Or depuis toujours, notre pays,
occupant un endroit stratégique dans le bassin méditerranéen, a été un carrefour, une espèce de
passage obligé de toutes les visées expansionnistes et a fait l'objet de toutes les convoitises. La
richesse avérée de nos contrées et l'hospitalité de nos ancêtres y ont contribué pour une grande
part.
Mais s'il est admis que le parler algérien contient beaucoup de mots venant directement des
langues des peuples qui ont occupé notre pays, il est difficile de reconnaître que nous utilisons
encore plus de mots amazighs. Beaucoup d'Algériens arabophones reconnaissent aisément, et
sans complexe aucun, les emprunts «européens », mais refusent de considérer que le parler
algérien est tout aussi truffé de mots amazighs. Pourquoi, sur des dizaines de personnes
interrogées par mes soins, une majorité quasi unanime refuse telle
de reconnaître ce fond amazigh dans notre parler quotidien ?
Même quand je leur montre que, dans une phrase aussi banale que «ouahed tobsi lubia » («une
assiette de haricots ») que l'on peut entendre dans toutes les gargotes algériennes, chacun des
trois mots qui la constituent a son origine propre :
le premier « ouahed » est arabe et désigne le chiffre un (1),
le deuxième est amazigh (de adhobsi, mot encore usité et qui signifie disque ou assiette)
et le troisième vient de alubia, mot espagnol signifiant haricot.
Ce refus est souvent très vif, d'une violence verbale inouïe, d'une agressivité et d'un dédain
ironique si forts que cela m'intrigue depuis des années. «Moi parler kabyle ? ça ne va pas, non ?»
Mes amis ne vont pas jusqu'à me traiter de fou mais le regard qu'ils me jettent n'en dit pas moins.
Oui, mais les exemples sont là évidents et têtus : notre langue parlée en Algérie est constituée
pour une bonne part de mots amazighs. Et d'abord, les noms de nos chaînes montagneuses du
Tessalah aux Aurès en passant par l'Ouarsénis, le Murdjadjo, le Djurdjura, le Hoggar, etc., sont
tous amazighs. De même que les noms de plusieurs de nos villes, comme Tlemcen, Oran,
Témouchent, Relizane, Tiaret, Ténès, Tizi Ouzou, Sétif, Tébessa, Batna, Guelma, Tamanrasset, de certains villages comme Missserghin, Arzew, Sfisef, Télagh, Frenda, Sougueur, Gouraya, Tigzirt, Azazga, Akbou, Fedj Mzala, Mdaourouch, Guenzet, de toutes nos rivières comme la Tafna, la Mekerra, le Seybouse etc. ne sont pas à l'évidence des mots arabes. Ceci s'explique par le fait qu'on ne peut pas changer facilement l'appellation d'un lieu géographiquement connu (les gens savants disent toponyme). N'importe quel géographe vous le dira.
Nous continuons encore à désigner des animaux par des vocables amazighs même quand nous
connaissons leurs équivalents arabes. Personne parmi nous n'oserait dire leqlaq pour parler de la
cigogne, ou soulahfat pour désigner la tortue mais nous utilisons plus facilement bellaredj ou
fekroun. Et ces mots sont berbères.
Alors que dire des mots : 'oukkaz (bâton) 'aaggoun (stupide, bègue), bekkouch (muet), 'aassas
(surveillant, gardien), bouqredj (bouilloire), berrah (crieur public), bzim (broche), charef (âgé,
vieux), chayet (excédent), chlaghem (moustaches), cherrek (déchirer), fertas (chauve), guezzana
(voyante), guerjouma (trachée artère, gosier), ghemza (clin d'oeil), gourbi (taudis), gmir (borne,
frontière), hallouf (cochon, porc), hawwès (se balader), hetref (délirer), jaaboub (nombril), jelleb
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frontière), hallouf (cochon, porc), hawwès (se balader), hetref (délirer), jaaboub (nombril), jelleb
(sauter), kellah (tromper), negguez (sauter), kerrouch (le chêne), mech'hah (avare), herrès
(casser), zebouj (olivier sauvage), etc. ? C'est bien simple : je peux solennellement avancer que
tous les mots que nous utilisons dans notre parler quotidien et qui ne sont ni d'origine arabe, ni
d'origine européenne sont amazighs. Et ces mots sont nombreux. Trop nombreux pour être
occultés.
Tous les Algériens utilisent des mots amazighs, presque toujours sans le savoir, mais ils acceptent difficilement cette évidence. Il y a comme une gêne à admettre cette réalité qui pourtant confirme la part d'amazighité comme une composante essentielle de notre identité. Les textes officiels l'affirment et le soulignent : nous sommes à la fois Arabes, Musulmans et Amazighs. Remarquez en passant qu'on devrait plutôt énoncer ce triptyque dans cet ordre : Amazighs, Musulmans et Arabes. Et même arabophones plutôt qu'Arabes.
Nous ne pouvons être Arabes pour deux raisons :
La première est que les conquérants musulmans n'étaient pas si nombreux qu'on l'imagine. Le
gros de leurs troupes était constitué des peuplades nouvellement islamisées. Ainsi par exemple la conquête de l'Espagne s'est faite par des Berbères islamisés menés par Tarik Ibn Ziad (un Berbère lui aussi).
La seconde raison est que l'islamisation ne fut pas une colonisation de peuplement car, en ces
temps là, la péninsule arabique ne croulait pas sous une surpopulation qui aurait pu lui permettre de peupler tous les territoires conquis. Ni d'ailleurs en ces temps ci.
Nos responsables claironnent, à qui mieux mieux, que l'Algérien est un Amazigh arabisé par
l'Islam. En d'autres termes, ceci signifie que nos ancêtres ne parlaient pas arabe avant la venue
de l'Islam et que nous nous sommes mis peu à peu à l'arabe après avoir embrassé la religion
musulmane. Tout simplement, nous sommes des Amazighs devenus arabophones d'abord, puis
Arabes ensuite en vertu du commandement religieux qui dit, m'a ton
fait croire, que «toute personne s'exprimant en arabe dans son quotidien est arabe ». Alors pourquoi aller jusqu'à nier ou renier, parfois violemment, nos racines amazighes par la négation de ce qui en perdure à travers notre parler ?
Cette assertion ''l'Algérien est un Amazigh arabisé par l'Islam'' sous entend aussi que l'Amazigh
qui ne parle pas arabe, ou qui n'a pas été arabisé, n'est pas musulman ou, pire, il n'est pas
algérien. Cette banale petite phrase répétée à tout bout de champ véhicule un déni d'algérianité à
tous ceux qui ne parlent pas arabe et, par ricochet, à tous les amazighophones monolingues.
L'Amazigh resté amazighophone n'est pas un Algérien puisque l'Islam ne l'a pas arabisé.
Cette négation s'explique, à mon avis, par un faisceau de contraintes (tout aussi bien historiques,
religieuses et sociales que politiques). Il est généralement admis que, durant les premières
décennies qui ont suivi l'avènement de l'Islam, les «conquérants » musulmans avaient la volonté
d'imposer la langue arabe à tous les pays soumis. De plus, l'Islam encourage à la maîtrise de cette
langue pour être le plus près possible du texte sacré. Mais cette arabisation ne s'est pas toujours
faite avec la même vigueur, probablement en fonction de l'éloignement des différents centres
historiques de décision (Médine, Damas, Bagdad puis Le Caire, etc.),. En tous les cas, elle ne s'est
pas faite de la même manière et avec la même force partout.
Ceci est un fait historique reconnu. Ainsi, en Asie, les peuples persans, kurdes, afghans,
pakistanais, turkmènes, et autres ont, pour la plupart, adopté l'utilisation de la graphie arabe mais ont conservé leurs différents parlers. Un Pakistanais parle pakistanais mais écrit en caractères arabes. (Ces langues ont même créé des caractères capables de rendre certaines de leurs sonorités propres ainsi le son /v/ par exemple comme dans le nom de l'ex président
pakistanais ''Pervez Mussharaf''). Par contre les musulmans chinois, indiens et indonésiens ne parlent pas l'arabe, ni n'écrivent dans cette langue. Alors que l'Espagne, malgré huit siècles de présence musulmane, n'a pas renoncé à sa langue sous ses formes écrite et orale même si, par ailleurs, elle a emprunté et hispanisé des milliers de mots arabes. Ceci peut aussi s'expliquer par le fait que les commandants arabes qui menaient cette arabisation n'avaient pas la même personnalité, ni la même conception de la chose. Cela dépendait de leur degré d'interprétation de l'Islam. La contrainte politicosociale s'explique par le fait que dans les régions islamisées, la maîtrise de la langue arabe était un facteur de promotion sociale en plus d'être une manifestation de bonne foi (c'est le cas de le dire). L'illustre Tarek Ibn Ziad en est une excellente preuve. Ce critère de promotion sociale et, surtout, politique a d'ailleurs été remis à l'ordre du jour dès les indépendances recouvrées de certains de ces pays, comme ceux du Maghreb. Et cette contrainte
est toujours d'actualité. La non maîtrise de la langue arabe est devenue un handicap majeur, aux
yeux de la population, pour une quelconque promotion sociale ou, et surtout, politique. Et c'est
sans doute pour cette raison que dès qu'un de nos politiciens est désigné à une responsabilité, il
s'empresse d'apprendre un minimum vital d'arabe.
Mais, il ne faut pas croire que l'arabisation de ces contrées s'est faite sans oppositions. Des
zones, quoique parfaitement islamisées et très pieuses, quoi qu'on en dise, ont toujours résisté à
zones, quoique parfaitement islamisées et très pieuses, quoi qu'on en dise, ont toujours résisté à
la perte de leur langue. Au Maghreb, de la Libye au Maroc, on parle encore amazigh à côté de
vastes régions parfaitement mais non complètement arabisées puisque ses habitants continuent
d'employer des mots amazighs jusqu'à nos jours. De nos jours, aucune personne au monde
n'oserait dire que les ancêtres des Egyptiens parlaient arabe. Les Egyptiens, eux mêmes,
assument avec une grande fierté leur histoire antéislamique tout autant que leur arabité acquise
après leur islamisation. Sont ils des païens pour autant ? De même que les populations de la
Somalie, du Soudan ou de Djibouti ne peuvent être arabes (au sens ethnique du terme) même si
elles sont aujourd'hui considérées comme appartenant au monde arabe parce qu'elles s'expriment en arabe. Chez nous, nous savons tous que Saint Augustin s'exprimait en latin mais personne n'oserait dire que c'était un Romain et qu'il n'était pas Amazigh. En clair : tout arabophone n'est pas obligatoirement un Arabe. L'arabisation du Maghreb a donc toujours eu la volonté d'occulter la langue et la culture amazighes. Cette exigence a fini par devenir dans notre inconscient collectif une sorte de commandement existentiel. Comme si on avait peur de réveiller les vieux démons de notre histoire païenne ou chrétienne antéislamique. Comme si dévoiler notre amazighité originelle signifiait un refus de notre islamité. Comme si nous étions victimes d'un quelconque syndrome de la Kahina ou de Kosseïla. Nous avons d'ailleurs si bien intériorisé cet impératif que nous refusons maintenant de reconnaître que nous, Algériens arabophones, utilisons encore des mots de cette langue amazighe, malgré l'évidence. La langue de nos ancêtres, fautil le rappeler ? D'ailleurs à ce propos, dans nos esprits l'arabité a depuis toujours été si bien accolée à la religion musulmane que pour la majorité de nos vieillards il ne peut y avoir de Chrétiens arabophones. Et pourtant, ils existent.
Les Indiens des Amériques du Nord et du Sud s'expriment en anglais ou en espagnol. Ils n'en sont pas pour autant Anglais ou Espagnols. Ils sont Américains, Canadiens, Mexicains, Colombiens, Péruviens, etc. Nous tolérons aisément qu'un Américain musulman s'exprime en anglais, qu'un Indonésien musulman parle javanais, et nous refusons d'admettre que notre parler contient quelques mots amazighs. Pire, ce rejet se manifeste par un ostracisme latent d'une partie de notre peuple (dont le seul tort est d'avoir conservé courageusement l'usage de sa langue originelle) laquelle, sans doute mue par un sentiment d'exaspération légitime, a fini par réagir avec une grande mais légitime violence (printemps berbères de 1981 et 2001).
Dénier à un peuple sa langue maternelle équivaut à une sorte de mutilation collective. Cultiver ce
déni jusqu'à en faire un ostracisme, un rejet d'une partie de notre peuple, voire une partie de
nous mêmes, c'est perpétuer le chaos identitaire et existentiel qui sévit en Algérie. J'ose croire
que ce déni et cette culture de la discrimination ne sont pas des actes volontaires, mûris et
réfléchis par nos responsables politiques. L'arabisation de l'Algérie est irréversible. Même nos
ennemis nous classent dans le monde arabe. L'Algérie est un pays à majorité arabophone, c'est
un fait historique. C'est un pays arabophone aujourd'hui, cela est incontestable. Soit ! Mais, il me
semble que nous allons encore continuer à nous débattre dans de faux problèmes tant que la
question de notre identité n'est pas clairement discutée. Une bonne partie de nos problèmes sera
résolue si une réponse avec des mots simples est donnée à la question : qui sommes nous
? Qui sont les Algériens d'aujourd'hui ?
«L'Algérien est un Amazigh arabisé par l'Islam». Cette assertion, malgré tous ses sous entendus
relevés plus haut, ne reste évidente que pour une poignée d'intellectuels. L'énoncer ne suffit plus.
Il faut tout un courage politique pour oser l'expliquer à notre peuple avec force preuves et
pédagogie. Elle doit constituer l'ossature de nos programmes scolaires. Nous avons le devoir de
montrer aux générations qui viennent que l'existence de l'Algérie est antérieure à son
islamisation. Nous devons en être fiers. Comme les Egyptiens sont fiers de leur histoire
pharaonique et des fabuleux vestiges qu'elle leur a légués. Il faut que nos enfants assument
pleinement leur identité, toute leur identité et bannir, une bonne fois pour toutes, l'utilisation à
des fins politiques de l'une des composantes de celleci.
Dans son ouvrage, ''L'ordre et le désordre'', paru en 2006 à Casbah Editions, Noureddine Toualbi
Thaalibi affirme (page 120): «mais malgré tout et bien qu'ils semblent à présent vouloir se
ressaisir de leur effroi, ils les Algériens demeurent toujours dans la même attente désabusée ;
non de quelque prophète à la parole duquel ils ne voudront jamais plus se fier, mais dans la
demande anxieuse d'un repère fort qui puisse leur valoir une sorte d'enveloppe affective,
protectrice et rassurante. » Je partage pleinement avec son auteur cette assertion qui décrit si
bien cette expectative angoissée mais qui reste néanmoins optimiste. Et à ce propos, je suis
fermement persuadé que ce repère fort dont il parle doit forcément être un des éléments
constitutifs de l'identité de l'Algérien. Et probablement l'élément le plus originel, le socle de notre
identité collective : je veux parler de notre amazighité. Si l'on considère que l'identité d'un peuple
est constituée de strates superposées et imbriquées au fil des temps par une Histoire commune,
ces strates étant la langue maternelle, les coutumes, la religion, un idéal commun, le sentiment
d'appartenance à une même nation, etc., l'on comprend que sa destruction lente est plus aisée si
sa base, son fondement primitif est érodé. Renier à un peuple sa langue, la langue de ses
ancêtres, c'est lui enlever ce fondement originel, le repère de tous les repères. Pire, en perdant ce
repère, il perdra tous ses autres repères. Il deviendra un être égaré et malléable à souhait prêt à
renier son appartenance à son peuple, à son pays.
Déclarer tamazight langue nationale est un pas important dans notre quête identitaire. Mais ce
pas restera insuffisant. Les Algériens, tous les Algériens, arabophones et amazighophones,
doivent savoir qu'ils ont les mêmes ancêtres et que c'est l'Histoire de leur pays qui les a
linguistiquement séparés. C'est un impératif vital : il nous faut reconnaître que dans le triptyque
amazighité, islam et arabité qui fait l'Algérien aujourd'hui, le socle est notre amazighité. L'islam et
l'arabité sont venus plus tard. Il n'y a aucun blasphème à le reconnaître. Notre Histoire ne
commence pas avec l'islamisation du Maghreb. Notre histoire est bien plus ancienne et il n'y a pas lieu d'en avoir honte, bien au contraire. L'Algérie est un des berceaux de l'humanité. Nos lointains ancêtres ont laissé assez de traces de leur génie. Les gravures rupestres partout dans le pays en sont un témoignage. Et nos ancêtres plus récents ont bâti des royaumes, construit des villes et des routes et se sont longtemps opposés à l'hégémonie romaine. Ces ancêtres là
étaient des Amazighs et déclarer qu'ils se sont transformés en Arabes est tout aussi grossier et mensonger que l'était le fameux ''nos ancêtres, les Gaulois.'' Et on dira alors Algérien, tout simplement, sans se sentir obligé d'ajouter musulman et parlant arabe ou amazigh comme on dit Brésilien sans lui accoler chrétien parlant portugais et Américain sans y adjoindre chrétien s'exprimant en anglais. Ce qui, vous en convenez, est complètement ridicule.
Les querelles fratricides et les dérives autonomistes cesseront et on connaîtra alors la paix qui
nous permettra de construire une démocratie moderne et forte. La paix de l'âme renaîtra dans le
coeur de chaque Algérien lorsqu'il saura enfin qui il est. Je reste convaincu qu'en reconnaissant,
qu'en acceptant sereinement notre amazighité notre lendemain sera meilleur. Alors émergera une nouvelle vision de penser notre pays, notre nation. Je ne parle ni chaoui, ni kabyle, ni mzabi, ni semghoumi, ni targui, hélas !

article de " Dahri Hamdaoui (Q.O.) "

mercredi 25 mars 2009

appel au peuple algerien


Nous, Algériennes et Algériens, signataires du présent appel, avons décidé de prendre nos responsabilités devant notre Nation et devant l’Histoire, pour en appeler à la mobilisation permanente du peuple algérien contre le pouvoir politique illégitime en place et d’œuvrer à l’instauration d’un Etat de Droit tel que défini par la déclaration historique du premier novembre 1954.

Le pouvoir actuel que nous considérons aujourd’hui plus que jamais auparavant, comme étant institutionnellement illégitime, politiquement incompétent et moralement discrédité.

Un pouvoir qui a spolié le peuple de sa légitime souveraineté et qui a détourné à son profit exclusif les richesses de la Nation.

Un pouvoir quasi régalien qui fonctionne essentiellement sur l’arbitraire, le clientélisme, le laxisme et la corruption. Il a profondément affaibli l’autorité de l’Etat dans son rôle sur l’échiquier international et il constitue une réelle menace pour notre unité et intégrité nationales.

Nous situons le présent appel, dans la continuité du Mouvement National, des principes énoncés dans la Déclaration du 1er Novembre 1954 et de la plateforme de la Soummam.

Nous, Algériennes et Algériens, signataires de cet appel, exprimons haut et fort, notre profonde préoccupation devant la logique d’autodestruction et de détérioration continue, qui caractérise la situation sociopolitique, économique et morale de notre pays. Nous refusons désormais catégoriquement d’en être les complices actifs ou tacites. Nous décidons de mettre fin à notre inaction, à notre silence et à notre désengagement sous quelques formes qu’il soit (lâcheté, égoïsme, peur, …).

Cette initiative libre et indépendante, a été dictée par les données fondamentales et structurelles de notre situation commune qui se caractérise par:

la persistance et l’aggravation de la crise de la légitimité du pouvoir depuis 1962 à ce jour, crise devenue une menace et un danger permanent pour notre nation.
la persistance de l’oligarchie à exclure le peuple du débat et de la participation politique en violant son droit constitutionnel et naturel de choisir et de construire sa propre destinée.
L’échec et la médiocrité du personnel politique officiel et l’avilissement de l’opposition factice.
le manque de perspective claire et nette pour toute la nation,
La culture du chaos et de la violence et son extension à toutes les couches sociales, le maintien de l’Etat d’urgence comme moyen de domination et d’asservissement du peuple algérien.

Notre but est:

D’œuvrer à la concrétisation des objectifs du mouvement de libération nationale, à la reconquête du droit du peuple à la souveraineté et au changement radical et pacifique du système politique.

D’œuvrer à l’instauration d’institutions solides et responsables capables d’assurer le fonctionnement démocratique de la société, de garantir la transparence du gouvernement et, l’alternance de son pouvoir, enfin de créer un Etat dont les commandes resteront entre les seules mains du peuple souverain, sans que puisse intervenir les forces occultes dans le fonctionnement de ces institutions. Les principes régissant le fonctionnement de nos institutions seront fidèles à la Constitution et aux lois votées par le législateur en accord avec nos valeurs civilisationnelles, nos cultures et nos traditions séculaires. Nos institutions seront soucieuses de consolider, par leur sain fonctionnement, le lien entre le peuple et ses vraies valeurs.

L’heure est venue pour changer ce système politique illégitime par les méthodes pacifiques et démocratiques et de rendre la souveraineté politique aux Algériennes et aux Algériens pour qu’ils choisissent librement et démocratiquement, les institutions politiques qui épousent les réalités politiques et socioculturelles de la Nation, en permettant une répartition équitable des richesses nationales, aussi bien entre les collectivités régionales et locales qu’entre les individus.

Cet appel est ouvert à l’adhésion morale et active de tous nos compatriotes qui partagent le même attachement à la patrie et aux valeurs morales et culturelles de la société algérienne dans toute sa diversité, y compris ceux qui se trouvent, de par leurs fonctions ou leurs positions dans les institutions officielles actuelles. Il est une exhortation à tous ceux qui refusent la marginalisation et l’exclusion de l’Algérienne et de l’Algérien de la vie publique. Enfin, c’est un appel à tous ceux, qui conscients de la déliquescence de la société et de la fatuité des institutions, veulent fédérer leurs efforts pour un changement décisif et salvateur de la situation de la Nation Algérienne.

Cet appel se veut enfin et surtout comme une force de propositions et d’action pour une transition pacifique vers un Etat de Droit.

Nous, Algériennes et Algériens libres, aspirons acquérir à notre idéal de résistance pacifique et de dynamique de changement, les couches les plus larges du Peuple Algérien, sans exclusion aucune.

Nous devons œuvrer au rassemblement de toutes les forces patriotiques en vue d’un changement pacifique et radical sur la base de valeurs et de principes démocratiques clairement définis, acceptés et respectés par tous et notamment:

Les valeurs civilisationnelles de la Nation Algérienne (Islamité, Amazighité et Arabité), fondements de notre ALGERIANITE. Ces derniers sont le socle de notre unité nationale, qui ne doivent nullement être instrumentalisés ni être le monopole d’aucun parti ou tendance politique.
L’égalité de tous devant la loi.
La sacralité des droits de la personne humaine.
La souveraineté populaire : le peuple étant la seule source du pouvoir et de légitimité.
La mise en place d’institutions qui garantissent l’expression de la volonté populaire, notamment par la séparation effective des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Le respect et la protection des libertés individuelles et collectives.
L’alternance au pouvoir à travers le suffrage universel.
Le respect et la promotion des cultures nationales.
La promotion du mérite et de la compétence individuelle véritable.
Une distribution juste et équitable des ressources nationales.

Nos moyens de lutte contre ce pouvoir illégitime seront exclusivement politiques, pacifiques et démocratiques :

a.Par la réappropriation de nos droits inaliénables, individuels et collectifs que l’ensemble des générations qui se sont succédé depuis l’indépendance ont abandonnés pour la construction de la société nationale et d’un nouvel Etat authentiquement indépendant. Ces droits qui font partie intégrante de nos pouvoirs naturels et dont nous avons été amputés par le fait de notre ignorance, de notre lâcheté, de notre impréparation et manque d’éducation politique mais également parce que nous n’avions pas été conscients du drame qui se tramait et que nous ne possédions pas alors les moyens de résister.

b.Par la sensibilisation et la mobilisation aussi large que possible de l’opinion publique nationale et internationale sur les responsabilités des pouvoirs en place en matière d’atteintes caractérisées aux Droits de l’Homme et aux Libertés Publiques ainsi que sur tous les cas d’arbitraire, d’abus de pouvoir et de forfaitures administratives et judiciaires et par la résistance contre toutes ses dérives totalitaires.

c.Par la dénonciation d’une certaine et flagrante duplicité de l’opinion occidentale, qui refuse de faire la part entre ses intérêts à court terme et à long terme, qui proclame des valeurs universelles tout en privilégiant des intérêts étroits en soutenant des régimes illégitimes.

d.Par la diffusion continue par tous les moyens de communication, de nos idées, de nos propositions et de nos revendications pour l’avènement de la Dignité et du changement dans notre pays.

e.Par le recours à des manifestations pacifiques, à la désobéissance civile et à l’abstention massive aux élections, entre autres.

Il est donc clair que notre démarche a pour but de mettre fin à près d’un demi-siècle d’usurpation permanente de la souveraineté populaire et de rendre la dignité et la parole au Peuple Algérien, afin qu’il puisse choisir librement et démocratiquement les institutions politiques conformes à ses aspirations de liberté, de démocratie et de justice, en harmonie avec les valeurs identitaires et socioculturelles de notre Algérianité, dont l’Islam, l’amazighité et l’arabité constituent les fondements essentiels. C’est ainsi que le peuple pourra asseoir un véritable Etat de droit.

Propositions de sortie de crise

Le consensus actuel des véritables forces politiques converge vers l’élection d’une Assemblée Nationale Constituante.

Cette évolution pacifique vers la légitimité doit passer par une brève période de transition qui ne devrait pas excéder deux années. Nous sommes convaincus que cette phase ne pourrait se faire sans la participation active de l’institution militaire.

Avec la collaboration républicaine de l’institution militaire, principale force actuellement organisée, qui aura pour mission d’assurer la gestion sécuritaire du pays, pendant la phase de transition, un gouvernement provisoire sera mis en place et aura pour mission, en plus de la gestion publique de l’Etat, de s’acquitter de deux tâches essentielles :

1.Réunir une conférence nationale de toutes les volontés politiques sans exclusion aucune et de personnalités intellectuelles en vue de l’établissement d’un consensus politique historique autour des valeurs et principes démocratiques énoncés plus haut.

2.Préparation des élections de l’Assemblée Nationale Constituante.

Ce gouvernement provisoire sera secondé par un Conseil des Sages constitué de personnalités issues du mouvement National, connues pour leur probité, leur intégrité, leur sagesse et leur engagement pour le salut de leur pays.

Durant cette phase, l’armée saura imposer sa mission de préservation de la quiétude publique et de l’unité nationale. Elle éprouvera, en cette occasion, sa vocation républicaine de se maintenir hors de la gestion politique du pays, et préservera sa neutralité politique jusqu’à l’échéance finale qu’est la mise en place d’institutions démocratiquement élues.

Au terme de cette phase transitoire et conformément à un protocole conclu entre l’institution militaire et les instances élues, l’armée entamera son désengagement progressif des affaires politiques, pour s’orienter définitivement vers ses obligations, exclusivement militaires, clairement définies par la nouvelle Constitution.

Nous Algériennes et Algériens, interpellés par la gravité de la situation et inquiets quant à l’avenir de la Nation, devons cesser d’assister dans l’impuissance à la dévastation de notre propre pays. Nous devons nous engager en acteurs de notre propre Histoire et nous imposer en maîtres de notre destin. L’Algérie appartient à toutes les Algériennes et à tous les Algériens sans exclusion ni exclusive.

Nous en appelons à la conscience, au cœur et à la raison de toutes et de tous, Algériennes et Algériens, intellectuels et politiques, civils et militaires, pour s’unir et œuvrer ensemble, sans exclusion aucune et dans la sérénité à la véritable réconciliation et à la résolution définitive de la grave crise politique qui ébranle notre pays.

Nous ne saurions tourner cette sombre page de notre Histoire contemporaine, sans rien oublier de ce qui a été fomenté contre la nation. Œuvrons tous ensemble à la reconstruction de notre pays et à l’édification d’une société d’ouverture et de tolérance, libérée du joug de l’injustice, de la violence et de la terreur politique.

Soyons un peuple de bâtisseurs hardis qui hissera l’Algérie dans l’ère du 21ème siècle, pour la faire accéder à un futur radieux, serein et prospère.

Tous ensemble, œuvrons à l’instauration d’un Etat Algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre de nos principes, des valeurs intrinsèques à notre identité et des valeurs universellement admises.

Ainsi nous aurons été fidèles à la mémoire des hommes libres de novembre 54 et au texte fondateur de la révolution libératrice.

Dieu et le peuple algérien sont témoins de nos paroles et de nos actes.

Algérie le 19 mars 2009

source "le quotidien d'algerie"

ouyahia menace "certains titres de la presse": qui vise-t-il?

Lors d'un meeting à Bordj El Kiffane à Alger, le Premier ministre, secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia s'est ouvertement attaqué à "certains titres de la presse" en termes durs. Il ne les a pas cités mais les a désignés par «ceux-là mêmes qui en 2004 ont mené la bataille contre Bouteflika et qui récidivent encore une fois». Sans nuances, il a tenu à rappeler à ces titres en question que «le pays a ses lois qui seront simplement appliquées”.
De quels titres parle-t-il ? On le saura peut-être bientôt.
Il est resté tout aussi mystérieux quand il a cité “le diplomate et le militaire qui se sont retournés contre le pays et qui font dans la propagande pour l'instabilité de l'Algérie, et qui ont créé même une association à Londres appelant au boycott."
Ouyahia a ensuite proféré de graves accusations contre les partisans du boycott de l'élection présidentielle.
“Je vais être direct: ceux qui appellent au boycott sont les traîtres de la nation, des criminels”.
Il les accuse de manipuler les jeunes “alors qu’eux, ils se prélassent au bord de la Seine."
Ouyahia a appelé les Algériens à contrecarrer les desseins malveillants de ceux qui appellent au boycott à l'intérieur du pays et “les traîtres de l'Algérie qui veulent marchander avec les voix des Algériens”.

Source "le matin d'Algérie"

mardi 24 mars 2009

etre jeune au pays des vieux pirates

Coincé entre la réalité et l'espoir, entre le rêve moderniste et la réalité médiévale. le jeune algérien se cherche dans ce labyrinthe complexe et paradoxal, de la mondialisation et de la tribalisation, de la science et de la théologie, de la politique et de la polémique. Ce jeune a qui on a fait perdre tout les repères historique et politique, qu'on a essayé de normalisé avec les pratiques liberticides, qu'on a essayé de vider toute sa substance intellectuelle et énergétique et qu'on a essayé d'écarter de la scène politique, et de le réduire a ce simple bonhomme, inconscient qui vie que pour la musique, la vie benxe et "tkheloui b'tarf 10" , et qu'emporte tout vents venants...c'est cette image la que le pouvoir algérien, et les "homo-FLNus" prehistorique veulent donné aux jeunes algeriens, une image qui doit etre denoncé d'une maniere ferme par toute la societé et tout les representants de la societé civile: partis politiques, associations, theologiciens...etc.

je m'adresse a ces homo-flnus: "est-ce par amour pour le pays que vous faites ça? est-ce que un jeune au pouvoir represente un danger pour vous , est ce que un jeune n'a pas le droit de contribuer a la construction de sa nation, n'a t-il pas le droit d'avoir des idées, de les defendre.. de revendiquer des choses a son pays " mais je tiens a leur rappelé que jamais la mort n'a oublié personne, c'est comme ça; tel est votre destin proche, des jeunes reduits prendront le pouvoir demain.. dites moi " qu'attendez- vous d'un type, que vous avez reduit intellectuellement ??, je pense que vous pensez a tout sauf a notre pays..".

tout le monde aujourd'hui parle du phenomene tres naturelle de " el HARAGA" en le condamnant, en condamnant ces jeunes suicidaires qui ont atteint un niveau de consience qui leur permet de comprendre que "le pays n'a plus de places pour eux ", que l'algerie est une maison brulée pour les retraités des "homo-flnus", et que leur place est ailleurs.

500 jeunes a alger , 128 jeunes en kabylie, les homos-flnus ne se contentent plus de reduire moralement le jeune, mais aussi physiquement. fidele a la politique coloniale de " l'opiume ou le baton", le pouvoir algerien a importé toutes les drogues necessaire pour faire réver tous ces jeunes-la, qui commencent a se rendre a l'evidence, islamisme pour certains, "cannabis" pour d'autre; tout est mis a la desposition du jeune. mais si, par malheur tu refuses de consommer de la drogue, alors les regles de notre pouvoir sont clairs comme celles de tout les gangs de la mafias, ton sort c'est la mort, et oui c'est le sort de nos freres de kabylie et d'alger. c'est du
" sois jeune, fumes un join et tais toi ".

"camarade rames bien on y'est presque arrivé, je vois d'ici la vie"